Un gran descubrimiento del siglo XX
Les manuscrits de Qumrân, également connus sous le nom de Manuscrits de la mer Morte, ont été découverts en 1947 par un jeune berger bédouin dans une caverne située près de Qumrân, un site sur la rive nord-ouest de la mer Morte, en Cisjordanie. Cette découverte initiale a conduit à une série d’explorations archéologiques qui se sont poursuivies jusqu’en 1956, révélant un total de onze grottes contenant des milliers de fragments de manuscrits. Ces manuscrits comprennent certains des plus anciens textes bibliques connus à ce jour, ainsi que des écrits apocryphes et des documents de la communauté essénienne qui vivait dans cette région. L’emplacement géographique du site est stratégique et isolé, fournissant un abri dans les falaises désertiques qui surplombent la mer Morte, permettant ainsi aux manuscrits de rester préservés pendant près de deux millénaires.

Mapa: Fundación Access (libre de derechos)
Grâce à la paléographie, avec l’appoint de la méthode du carbone 14, on date ces documents du IIe ou IIIe siècle avant J.-C. au Ier siècle de l’ère courante. Voilà la plus grande découverte archéologique du XXe siècle. Depuis la fin de 2001, les textes retrouvés sont entièrement disponibles, dans leurs langues originales du moins (hébreu, araméen et grec). Leur lecture globale et transversale est en passe de révolutionner la connaissance et la compréhension de la société judaïque à la veille de ses irréversibles ruptures (fin du judaïsme du Temple et naissance du christianisme) et de ses grandes mutations (recomposition du judaïsme synagogal fondé de la seule Torah et de son commentaire). D’entrée de jeu, les savants avaient fait le lien entre les manuscrits découverts et les occupants du site de Qumrān, assimilés longtemps aux Esséniens. La connaissance de l’ensemble des textes et les fruits de nouvelles missions archéologiques déterminent de plus en plus l’évolution voire la modification de cette façon de voir.

Foto: BiblePlaces
Qumrán y los esenios
En 1948, teníamos en nuestro poder siete pergaminos más o menos bien conservados, seis en hebreo y uno en arameo. Más tarde nos enteraríamos de que procedían de la primera de las once cuevas llamadas de los manuscritos. Entre otras cosas, contenía un texto sorprendente que primero se llamó «Manual de Disciplina» (siguiendo el ejemplo del catecismo metodista) y luego, de una vez por todas, «Regla de la Comunidad». Una especie de regla monástica anterior a su época, la codificación estricta de una vida comunitaria santificada, que incluía fases de prueba e iniciación, ritos de purificación con baños rituales, lectura asidua y cualificada de la Ley, tiempos de oración y comidas colectivas.
Le professeur Sukenik, de l’Université hébraïque de Jérusalem, fit très vite le lien entre ce premier lot d’écrits, qu’il data spontanément du Ier siècle avant J.-C., et la « secte » des Esséniens. Au tournant de l’ère, ces derniers constituaient un ensemble de fraternités d’ascètes dont Pline l’Ancien (mort lors de l’irruption du Vésuve en 79) décrit l’implantation et le mode de vie à l’ouest de la mer Morte, dans son Histoire naturelle de 77. La théorie essénienne de l’origine des manuscrits se trouvait alors initiée.

Foto: Matthieu Richelle
En 1951, le dominicain Roland de Vaux, directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, établit la relation entre le contenu non littéraire (céramique, tissus et autres) de la grotte d’où venaient les rouleaux et les ruines de Qumrān qu’il venait d’explorer à la tête d’une mission archéologique. La thèse essénienne fut reprise, élargie et confortée. Nul ne soupçonnait alors que dix autres « cachettes » seraient par la suite découvertes. De Vaux ajouta donc une troisième donnée à celle de Sukenik. Et l’on rechercha un maximum de correspondances entre les témoignages des auteurs antiques sur les Esséniens, les textes découverts dans ladite grotte et le site archéologique. Aussi parlera-t-on désormais des « grottes de Qumrān » ou des « textes de Qumrān ». Les ruines furent considérées comme les vestiges d’un établissement communautaire, un « monastère » disait-on.
Rara en esta región, el agua de lluvia que fluía hacia el Wadi Qumran, al sur de la meseta, se canalizaba hacia las cisternas de la comunidad. Esta agua llegaba primero a una primera pila (3 en el plano) en la entrada noroeste del yacimiento. Junto a esta entrada había un mikve (baño ritual) utilizado para las abluciones rituales de los miembros de la comunidad (2), que eran muy estrictos en cuanto a la pureza ritual. Al este de la entrada, el gran recinto se utilizaba para guardar algunas ovejas y cabras.
Una vez pasado el recinto, entras en el «complejo». En la entrada destaca una imponente torre de vigilancia (10). Al oeste de la gran torre está la cisterna redonda, que abasteció de agua a los asentamientos humanos desde la Edad de Hierro hasta que fue destruida en el año 70 d.C. (7; la única cisterna redonda). Justo al este de la gran torre hay una sala rectangular con tres pequeños pilares en el centro. Era la cocina de la comunidad (11). Al sur de la gran torre: la larga sala del scriptorium (12) y, a la izquierda del scriptorium, una sala cuadrada con tres estancias y bancos en las paredes, que sugiere una sala de reuniones del consejo (13).
Complètement au Sud, une grande pièce rectangulaire orientée est-ouest devait servir de salle d’assemblée et de réfectoire (20), tandis que la petite salle à gauche du réfectoire, avec un petit pilier, servait de remise (21). Dans le coin sud-est, proche de la grosse citerne rectangulaire, on a trouvé des installations de potier et des fours pour cuire les poteries (17).
Et l’on fut porté à explorer et décrire les lieux en fonction des informations contenues dans les textes, la « Règle de la communauté » principalement. Ce schéma triangulaire s’imposa vite à la majorité des chercheurs et fut largement vulgarisé. Un autre savant français y fut pour beaucoup : André Dupont-Sommer. Personnalité académique fort distinguée, ce dernier ajoutait aux sources anciennes sur les Esséniens les notices substantielles de Philon d’Alexandrie et de Flavius Josèphe, bien connues depuis des siècles. Désormais, tout ce qui avait été découvert, et tout ce que l’on découvrirait par la suite, serait naturellement « essénien ». Les voix divergentes demeuraient minoritaires et marginales. Et l’on parlera sans discernement de la « bibliothèque (de la secte) essénienne » ou de « la bibliothèque sectaire ». Et de renouer avec des idées anciennes, du siècle des Lumières puis réaffirmées par Renan : elles faisaient du mouvement essénien le prototype du christianisme. On avait élaboré ladite thèse à partir d’une brassée de manuscrits. Les premiers écrits déchiffrés eussent-ils été d’autres parmi les neuf centaines à venir, nul doute que l’on se serait engagé sur des voies différentes. De plus, on considérait que ces premiers textes découverts étaient le reflet direct d’une communauté réelle, comme de leur côté les dires de Philon et de Josèphe sur les Esséniens. Pour l’heure, on n’y voyait rien de polémique, ni de symbolique, voire d’utopique.
Historia de un descubrimiento
Les premiers rouleaux furent découverts fortuitement par des bédouins du désert de Juda. Ils apparurent à Bethléem dans le courant de l’hiver de 1947. Dès 1948, le professeur Sukénik en Palestine et l’éminent épigraphiste Albright aux États-Unis, chacun de son côté, les identifièrent comme d’authentiques manuscrits hébraïques du Ier siècle avant J.-C. Après l’armistice de 1949 entre Israéliens et Arabes, sous l’égide des Jordaniens, plusieurs campagnes d’exploration et de fouilles furent menées, jusqu’en 1956. Ce fut la course et l’émulation entre savants et bédouins, au net avantage de ces derniers. Les missions successives s’achèveront par la découverte de la dernière grotte, la onzième (on les numérote dans l’ordre chronologique de leur découverte : 1Qumrān ou 1Q, 2Qumrān ou 2Q, etc.). Cinq de ces grottes sont naturelles, dont quatre éloignées du site de Qumrān : les nos 1 et 2, à un bon kilomètre au nord ; les nos 3 et 11, à quelque deux kilomètres sur le même axe ; la no 6 étant bien plus proche des ruines, à l’ouest. Les six autres, nos 4, 5 et 7 à 10, proches voire très proches des ruines, ont été creusées de main d’homme dans la roche marneuse. Découverte en 1952, la grotte no 4 est double et de loin la plus vaste. Elle a bien résisté au temps, ce qui n’est pas le cas des autres environnantes, certaines étant passablement écroulées. On n’y a retrouvé que des fragments, mais une quinzaine de milliers au moins. À elle seule, elle contenait les restes de presque six cents rouleaux, soit environ les cinq huitièmes des documents découverts.

Disponible aquí: http://dss.collections.imj.org.il/isaiah
Parmi les écrits récupérés, il y a de vrais rouleaux, certains en bon état, neuf en tout, dont sept de la grotte no 1 : deux manuscrits du livre d’Isaïe, dont un pratiquement complet dit le Grand Rouleau d’Isaïe ; la Règle de la communauté, la Règle de la guerre des fils de lumière et des fils de ténèbres, les Hymnes d’action de grâce, le Commentaire d’Habacuc, l’Apocryphe de la Genèse; les deux autres viennent de la grotte no 11 : l’excellent Rouleau du Temple, le plus long de tous (soixante-sept colonnes), et un précieux Rouleau de Psaumes. Cet ensemble représente plus du tiers du matériau exhumé. Ajoutons le Rouleau de cuivre : recueilli dans le grotte no 3, il est unique (avec une liste certainement symbolique des pièces d’un trésor immense cachées en des lieux répertoriés). Le restant n’est que fragments, quelques-uns conservant plusieurs colonnes et d’autres quelques lettres. Dans la grotte no 1, et probablement en d’autres, les rouleaux se trouvaient enveloppés d’une toile de lin ; par deux ou trois, ils étaient placés dans des jarres que l’on crut longtemps destinées à ce seul usage. Nul doute qu’il y eut à l’origine bien plus d’écrits. Au cours des siècles, nombre d’entre eux ont sans doute été détruits sans intervention humaine ; d’autres ont pu tomber sous la main des hommes. Au début du IIIe siècle, Origène attestait la découverte d’une version des Psaumes inconnue jusqu’alors, « à Jéricho (à seulement une dizaine de kilomètres au nord de Qumrān), dans une jarre ». Au IXe siècle, on était informé de découvertes plus frappantes encore. Vers l’an 800, le patriarche nestorien de Bagdad Timothée Ier nous apprend que, toujours aux environs de Jéricho, un chasseur arabe à la poursuite d’un chien disparu dans un trou découvrit une cachette avec « les livres de l’Ancien Testament et d’autres livres en écriture hébraïque ». Plusieurs grottes distinctes des onze cataloguées contenaient des vestiges de jarres et de tissus ; on y aurait sans doute déposé des rouleaux, aujourd’hui disparus.
Publicación de textos
La récupération des fragments ne fut pas facile. Au fur et à mesure de leur acquisition (aux bédouins) par le gouvernement jordanien, on les déposa dans une salle réservée, la scrollery (de l’anglais scroll, « rouleau »), au Musée archéologique de la Palestine, à Jérusalem-Est. Et l’on se mit vite à la publication. Les sept rouleaux de la grotte no 1 furent très vite publiés, d’une façon brute et sans apprêt. Dans un premier temps, on se contenta de reproductions photographiques des documents, accompagnées de leur transcription. Puis afflua la masse des milliers de fragments, dans l’éclatement et le désordre, surtout ceux de la grotte no 4. La tâche éditoriale était inédite et passionnante, complexe et périlleuse. Les écrits recueillis avaient subi les dommages du temps. Ils souffrirent aussi des manipulations ravageuses après leur découverte. En théorie, publier un document exigeait qu’on le restituât dans son état initial. Chose volontiers impossible vu le nombre des avaries et l’importance des lacunes. Il n’y avait au début ni méthode ni règle. On dut nettoyer et déchiffrer les restes, rapprocher puis recoller les morceaux ; souvent reconstituer le texte. Il fallut du génie. On ne disposait que des yeux, de la brosse, et si besoin la loupe ; la mémoire et le flair ou l’intuition. Très vite, on fit d’excellentes photos, aux infrarouges et aux ultraviolets. Malgré la modestie des moyens, les premières années connurent des résultats fulgurants, avec peu de gens et moins encore d’outils sinon d’argent. Mais l’état de grâce eut une fin. Vint une longue période de stagnation apparente, à la vérité bien plus productive qu’on ne l’a dit. Elle correspondit aux temps d’une maturation latente des données et des problèmes. Elle fut marquée, de plus, par la nouvelle conjoncture politique et les conflits afférents qui embrasèrent le pays après le retrait de l’administration et des troupes britanniques, le 14 mai 1948. Deux dates, 1956 (guerre du Sinaï, avec transfert provisoire des manuscrits à Amman) et 1967 (guerre de Six Jours, avec la récupération des rouleaux par les Israéliens) demeurent des repères marquants dans cette histoire longue et tourmentée.

Foto: E. Pastore
Commencée en 1950 (pour les pièces de la grotte no 1) mais surtout en 1953 avec une équipe internationale constituée, la publication des rouleaux et des fragments était achevée un demi-siècle plus tard, à la fin de 2001. Objectivement, ce n’est pas trop. On peut distinguer trois étapes. De 1953 à 1960, l’enthousiasme et le dynamisme furent constants et les résultats surprenants. En 1955 parut à Oxford le premier volume (il y en aura une quarantaine en tout) de l’impressionnante série présentant l’édition princeps : Discoveries in the Judæan Desert. De 1960 à 1985 vint l’heure de l’essoufflement et du ralentissement, accentués par l’attentisme préconisé par les chancelleries occidentales après la guerre de Six Jours. Stockés à Jérusalem-Est dans le Musée archéologique de la Palestine que la Jordanie venait juste de nationaliser, les textes dans leur quasi-totalité (à l’exception du Rouleau de cuivre et de quelques fragments, toujours à Amman) étaient prise de guerre israélienne. De 1985 à 2002, ce fut le réveil et l’achèvement. L’équipe chargée de l’édition des textes s’élargit alors considérablement : de moins de dix membres dans les débuts, elle atteint cinquante puis quatre-vingt-dix-huit au total, avec une représentation féminine notable. Autre fait marquant, l’entrée en force de savants israéliens, hommes et femmes et hautement compétents.
Lenguas y datación de los textos
Dans leur grande majorité, les rouleaux étaient de parchemin, une centaine seulement de papyrus. Plusieurs des textes sont en araméen, la langue courante du pays depuis la conquête perse, fin VIe siècle avant J.-C. Le reste est en hébreu, la langue littéraire et cultuelle, déclarée sainte. Quelques fragments ou bribes sont en grec. On considère l’ensemble comme très largement littéraire, non documentaire. Il ne s’y trouve en effet ni lettres, ni factures, ni contrats. Il s’agit d’une bibliothèque, dont on ne saura peut-être jamais l’origine.
Le classement des rouleaux et des fragments autrement que par grottes ne va pas de soi. On peut d’abord mettre à part ceux que l’on considère comme bibliques, autrement dit présents dans nos Bibles : entre 23 et 25 p. 100, ce qui correspond à quelque deux cents rouleaux différents. À l’exception du livre d’Esther, et encore, car il a pu disparaître dans le temps, tous les livres du corpus judaïque des livres saints se trouvent attestés. Beaucoup sont représentés par plusieurs voire de nombreux exemplaires. Ainsi, vingt de la Genèse, dix-sept de l’Exode, quatorze du Lévitique, une trentaine du Deutéronome et des Psaumes. Le plus ancien de ces témoins, un fragment de Samuel, est daté du milieu du IIIe siècle avant J.-C. Mais la plupart sont un peu plus récents, sans dépasser toutefois le milieu du Ier siècle de notre ère. Il est acquis qu’aucun texte chrétien n’y figurait. Les plus anciens manuscrits de la Biblia hebraica que l’on possédait auparavant datent du Xe siècle chrétien. Ajoutons que l’on a retrouvé l’original hébraïque de Ben Sira et les versions en hébreu et en araméen de Tobit. Ces deux livres sont absents du corpus judaïque, mais reçus dans les Bibles chrétiennes, du moins catholiques, par le canal de la version grecque des Septante.


Fotos: Lugares Bíblicos
Pour une très large part, le reste des rouleaux, « non bibliques » dit-on, environ les deux tiers de l’ensemble, se présente plus ou moins comme des relectures ou réécritures, prolongements ou commentaires, réfections ou systématisations de traditions et de formes réellement « bibliques ». On est en présence d’un ample conservatoire littéraire, avec en amont un riche laboratoire où se croisent différents courants de pensée et d’idéaux de la société judaïque préchrétienne. Ce qui n’a été acquis que progressivement, et pour certains éléments récemment. À la fin des années 1980 et plus encore au long des années 1990, on a perçu que bien des textes n’entraient guère dans le cadre des écrits « sectaires », « esséniens » ou « communautaires » qui, avec des traits et formules spécifiques, ne sont environ qu’une centaine. Ainsi, un important corpus de prières du IIe ou Ier siècle avant J.-C. s’est trouvé mis au jour et publié. On compte en tout quelque deux cents psaumes, hymnes et autres pièces liturgiques « non bibliques » dans la bibliothèque de Qumrān.
Voilà une quinzaine d’années, on fit une découverte dans les découvertes : une collection de livres de sagesse, qui mobilisent toujours les chercheurs. Bref, dans cette masse littéraire, le christianisme de Jésus de Nazareth et celui de Paul de Tarse se perçoivent çà et là en formation, ainsi que, de quelque façon, le judaïsme rabbinique. Le courant mystique menant à la Kabbale se manifeste nettement. Une gnose véritable, judaïque, évolue entre autres sous les habits d’un dualisme cosmique et d’une sagesse élitiste. Longtemps majoritaire sinon exclusive aux yeux des savants, la part dévolue aux Esséniens semblerait pour beaucoup perdre ses marques.
Arqueología y Biblia
Hasta finales del siglo XX, la información sobre todo lo relacionado con Qumrān procedía principalmente de especialistas en los textos. Para la mayoría de los informados, el vínculo entre los pergaminos y el lugar sigue siendo evidente. Sin embargo, muchos admiten que sólo algunos de los textos son obra directa de los habitantes del lugar. Ahora, en un pasado bastante reciente, se ha recurrido a los arqueólogos. Hasta entonces, su disciplina se había contentado con trabajar a la sombra de documentos escritos por estudiosos no arqueólogos. Más aún en estas llamadas tierras santas, arqueología bíblica era el servidor de los textos canónicos y de su estudio. Las cosas han cambiado. Ha surgido una «nueva ola» de arqueólogos de Norteamérica, Australia e Israel. Cada vez imponen más a sus investigaciones el objeto, los procedimientos y las herramientas de una disciplina adulta y autónoma. Están rompiendo, más o menos abiertamente, con las tesis distantes de Roland de Vaux, aunque no sin encontrar la oposición de sus fieles partidarios.
Ces dix ou quinze dernières années, ces archéologues « libérés » ont fouillé le site de Qumrān avec rigueur et à nouveaux frais. Mais en lien avec d’autres investigations, à Jérusalem et à Jéricho, et dans bien d’autres lieux des bords de la mer Morte, jusque vers le sud et à l’est de celle-ci. Ils ont fait revivre l’économie régionale de l’époque, tout autre que celle d’aujourd’hui. Ce qui eut pour résultat de désenclaver l’établissement. Ils ont retrouvé les axes et les voies de communication, les réseaux de fortifications militaires et les espaces de cultures ou d’exploitations agricoles, de transformations et d’écoulement des produits, de production de poteries et autres objets destinés au négoce, proche ou lointain. Et les bâtiments de Qumrān de se retrouver liés à un ensemble contemporain d’installations explorées. Les réservoirs d’eau ne correspondraient pas tous ni forcément à des bassins de purification. Les « jarres à manuscrits » ne seraient pas d’office l’exclusivité du lieu, leur usage de surcroît pouvant s’avérer divers. En d’autres sites de la mer Morte, vers le sud et jusqu’aux abords de la rive orientale, on montre un mode de sépulture semblable à celui de Qumrān. Le désenclavement est évident ; il entraîne la désacralisation du moins partielle du site et partant sa dé-communautarisation.

Parece que hoy debemos considerar el emplazamiento de Qumrān y sus alrededores más amplios como un espacio socioeconómico con lugares probablemente circunscritos para las actividades cultuales. Lejos del Templo, la lectura comentada de la Ley y los Profetas y la oración de alabanza podían encontrar un lugar, en un sitio u otro. Representantes de una élite con fuertes tendencias ascéticas habrían recogido, copiado y quizá, sólo para una parte, compuesto los famosos rollos. Estas personas estaban impulsadas por el ideal del desierto; sin embargo, podían convivir con otras con motivaciones diferentes, aunque no claramente seculares.
Il n’est pas exclu qu’eux-mêmes ou d’autres, à l’approche des troupes romaines de Titus, soit avant ou après la prise de Jérusalem en 70, aient transporté vers le nord, dans des grottes naturelles, une sélection de leur fonds littéraire. Y avait-il des Esséniens parmi eux ? Rien ne l’atteste, rien ne le nie.
Bibliographie
André PAUL. QUMRĀN. In Encyclopædia Universalis.