Judas est le disciple qui détonne parmi les Douze. On le connaît comme le traître et, par conséquent, on a décrété que son sort l’a conduit en enfer. Mais, sait-on ce qui l’a poussé à trahir son maître? La miséricorde divine Mais, sait-on ce qui l’a poussé à trahir son maître? La miséricorde divine n’est-elle pas possible pour lui? Au fond, c’est la question d’un salut possible pour Judas qui va nous occuper ici. n’est-elle pas possible pour lui? Au fond, c’est la question d’un salut possible pour Judas qui va nous occuper ici. pour Judas qui va nous occuper ici.
14 Alors, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres 15 et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. 16 Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. 17 Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous t « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » » 18 Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” » avec mes disciples.” » 19 Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. 20 Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. 21 Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » 22 Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? » 23 Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là celui-là va me livrer. 24 Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » 25 Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! » (Mt 26,14-25)
Ce texte nous met devant le mystère du disciple choisi et appelé qui se retourne contre son propre maître, au point de le livrer à ses ennemis. L’épisode est d’autant plus choquant que c’est Judas qui se rend de lui-même chez les grands-prêtres en négociant un prix : « que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Dès lors, Judas est à l’affût du moment opportun pour réaliser son plan. Judas ne trahit-il pas toute la confiance de son maître ? N’a-t-il pas outragé son rapport d’amitié avec son maître en l’échangeant contre quelques pièces ? Ce marchandage contraste d’ailleurs fortement avec le geste incomparablement généreux de la femme anonyme qui a oint Jésus dans l’épisode qui précède immédiatement celui-ci. Elle a déversé un parfum au prix incalculable sur la tête de Jésus, sans se préoccuper du coût. Ce geste de l’onction préparait l’ensevelissement de Jésus. Par contraste d’opposition, le geste de Judas est non seulement intéressé et calculateur, mais il conduit directement à la mise à mort de Jésus.
Surtout, la question taraudante est celle de savoir pourquoi Judas a été capable de prendre cette décision. L’évangile ne nous livre pas le secret intérieur de Judas et ce, malgré toutes les spéculations qui ont pu être faites. Nous sommes comme invités à respecter une sorte de pudeur sur les raisons de l’agissement de Judas. Finalement, les lecteurs croyants que nous sommes ne peuvent qu’être renvoyés à eux-mêmes et aux nombreuses petites ou grandes trahisons qui jonchent le chemin de leur propre histoire avec le Christ.
Ce qui est certain, c’est que Jésus n’est ni dupe ni indifférent au comportement de Judas. On peut se demander pourquoi Jésus veut révéler publiquement l’agissement de Judas en disant solennellement : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » Pourquoi faire apparaître l’odieuse machination devant tous les disciples ? Il y a certainement une visée pédagogique, voire salutaire derrière cette volonté de Jésus, comme le montre la suite du récit. Lorsque Judas demande si c’est lui qui est concerné, on se demande s’il est à ce point hypocrite ou s’il veut mettre Jésus à l’épreuve. Mais Jésus le renvoie directement à lui-même : « C’est toi-même qui l’as dit ! » Oui, Jésus renvoie finalement Judas à sa propre responsabilité. En faisant cela, Jésus n’est-il pas en train d’offrir à Judas une ultime planche de salut ? En effet, Judas est comme acculé face au plan qu’il a choisi de mettre en place. Pensait-il éviter la confrontation en posant sa question sous des airs innocents : « Rabbi, serait-ce moi ? » Toujours est-il qu’il est forcé de faire face à la vérité : « C’est toi-même qui l’as dit ! » Jésus fait voir à Judas ce qu’il a provoqué. Si la vérité est le commencement de la liberté, elle est aussi une condition pour le salut. Le salut est-il possible pour Judas ? On a beaucoup spéculé à partir de cette question. Tout dépend de l’interprétation qu’on fait de la phrase de Jésus : « Malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » Plus tard, Judas prendra conscience de son péché, puisqu’il dira, avant de se donner la mort : « J’ai péché en livrant un sang innocent ! » (Mt 27,4) Pour le reste, notamment en ce qui concerne sa destinée dans l’au-delà, force est de reconnaître qu’elle nous échappe. On peut dire que Jésus est bel et bien parvenu à accompagner Judas sur le chemin de la reconnaissance du péché. Il importe de regarder l’agir de Jésus, plutôt que de rester focalisé sur celui de Judas. Même au cœur de la trahison la plus douloureuse, celle de l’ami, Jésus ne cherche pas à se venger, mais à sauver.
D’une manière très originale, l’apôtre Judas est représenté comme une des douze colonnes de l’Eglise de la chapelle Duc in Altum, à Magdala, Israël. Cela peut surprendre et même choquer. Généralement, dans nos églises, Judas n’est pas représenté parmi les Douze. En tous les cas, une telle représentation de Judas – unique en son genre – n’est possible que dans cette chapelle qui se trouve sur la terre d’Israël et qui est consacrée à la vie publique de Jésus en Galilée, avant la trahison de Judas. Aucune autre église du monde ne pourrait se permettre de représenter Judas avant son péché. Dans cette représentation, Judas n’a pas d’auréole et il tient le sac de pièces contre lequel il échangera son maître.
Il y a certainement derrière cette représentation la volonté d’évoquer l’humanité et le péché des représentants de l’Église. Nous sommes devant le mystère du mal qui gangrène l’Église même en son cœur. Toutefois, le cas de Judas doit peut-être nous rappeler que nous sommes nous-aussi loin d’être sans péché.
Il faut remarquer encore que, dans le texte que nous avons lu, Jésus ne refuse pas le pain à Judas, puisqu’il dit qu’il plonge sa main dans le plat. Il n’y a pas d’indication comme quoi Judas quitte la pièce avant le repas eucharistique. Au fond, la table de Jésus réunit avant tout des pécheurs, non des personnes parfaites. La nourriture que Jésus donne est le pain du salut pour ceux et celles qui en sont nécessiteux, à commencer par nous-mêmes.
Voici une réflexion spirituelle sur le sens de la représentation de Judas dans la chapelle de Magdala:
Judas est le disciple qui détonne parmi les Douze. On le connaît comme le traître et, par conséquent, on a décrété que son sort l’a conduit en enfer. Mais, sait-on ce qui l’a poussé à trahir son maître? La miséricorde divine Mais, sait-on ce qui l’a poussé à trahir son maître? La miséricorde divine n’est-elle pas possible pour lui? Au fond, c’est la question d’un salut possible pour Judas qui va nous occuper ici. n’est-elle pas possible pour lui? Au fond, c’est la question d’un salut possible pour Judas qui va nous occuper ici. pour Judas qui va nous occuper ici.
14 Alors, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres 15 et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. 16 Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. 17 Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous t « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » » 18 Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” » avec mes disciples.” » 19 Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. 20 Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. 21 Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » 22 Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? » 23 Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là celui-là va me livrer. 24 Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » 25 Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! » (Mt 26,14-25)
Ce texte nous met devant le mystère du disciple choisi et appelé qui se retourne contre son propre maître, au point de le livrer à ses ennemis. L’épisode est d’autant plus choquant que c’est Judas qui se rend de lui-même chez les grands-prêtres en négociant un prix : « que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Dès lors, Judas est à l’affût du moment opportun pour réaliser son plan. Judas ne trahit-il pas toute la confiance de son maître ? N’a-t-il pas outragé son rapport d’amitié avec son maître en l’échangeant contre quelques pièces ? Ce marchandage contraste d’ailleurs fortement avec le geste incomparablement généreux de la femme anonyme qui a oint Jésus dans l’épisode qui précède immédiatement celui-ci. Elle a déversé un parfum au prix incalculable sur la tête de Jésus, sans se préoccuper du coût. Ce geste de l’onction préparait l’ensevelissement de Jésus. Par contraste d’opposition, le geste de Judas est non seulement intéressé et calculateur, mais il conduit directement à la mise à mort de Jésus.
Surtout, la question taraudante est celle de savoir pourquoi Judas a été capable de prendre cette décision. L’évangile ne nous livre pas le secret intérieur de Judas et ce, malgré toutes les spéculations qui ont pu être faites. Nous sommes comme invités à respecter une sorte de pudeur sur les raisons de l’agissement de Judas. Finalement, les lecteurs croyants que nous sommes ne peuvent qu’être renvoyés à eux-mêmes et aux nombreuses petites ou grandes trahisons qui jonchent le chemin de leur propre histoire avec le Christ.
Ce qui est certain, c’est que Jésus n’est ni dupe ni indifférent au comportement de Judas. On peut se demander pourquoi Jésus veut révéler publiquement l’agissement de Judas en disant solennellement : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » Pourquoi faire apparaître l’odieuse machination devant tous les disciples ? Il y a certainement une visée pédagogique, voire salutaire derrière cette volonté de Jésus, comme le montre la suite du récit. Lorsque Judas demande si c’est lui qui est concerné, on se demande s’il est à ce point hypocrite ou s’il veut mettre Jésus à l’épreuve. Mais Jésus le renvoie directement à lui-même : « C’est toi-même qui l’as dit ! » Oui, Jésus renvoie finalement Judas à sa propre responsabilité. En faisant cela, Jésus n’est-il pas en train d’offrir à Judas une ultime planche de salut ? En effet, Judas est comme acculé face au plan qu’il a choisi de mettre en place. Pensait-il éviter la confrontation en posant sa question sous des airs innocents : « Rabbi, serait-ce moi ? » Toujours est-il qu’il est forcé de faire face à la vérité : « C’est toi-même qui l’as dit ! » Jésus fait voir à Judas ce qu’il a provoqué. Si la vérité est le commencement de la liberté, elle est aussi une condition pour le salut. Le salut est-il possible pour Judas ? On a beaucoup spéculé à partir de cette question. Tout dépend de l’interprétation qu’on fait de la phrase de Jésus : « Malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » Plus tard, Judas prendra conscience de son péché, puisqu’il dira, avant de se donner la mort : « J’ai péché en livrant un sang innocent ! » (Mt 27,4) Pour le reste, notamment en ce qui concerne sa destinée dans l’au-delà, force est de reconnaître qu’elle nous échappe. On peut dire que Jésus est bel et bien parvenu à accompagner Judas sur le chemin de la reconnaissance du péché. Il importe de regarder l’agir de Jésus, plutôt que de rester focalisé sur celui de Judas. Même au cœur de la trahison la plus douloureuse, celle de l’ami, Jésus ne cherche pas à se venger, mais à sauver.
D’une manière très originale, l’apôtre Judas est représenté comme une des douze colonnes de l’Eglise de la chapelle Duc in Altum, à Magdala, Israël. Cela peut surprendre et même choquer. Généralement, dans nos églises, Judas n’est pas représenté parmi les Douze. En tous les cas, une telle représentation de Judas – unique en son genre – n’est possible que dans cette chapelle qui se trouve sur la terre d’Israël et qui est consacrée à la vie publique de Jésus en Galilée, avant la trahison de Judas. Aucune autre église du monde ne pourrait se permettre de représenter Judas avant son péché. Dans cette représentation, Judas n’a pas d’auréole et il tient le sac de pièces contre lequel il échangera son maître.
Il y a certainement derrière cette représentation la volonté d’évoquer l’humanité et le péché des représentants de l’Église. Nous sommes devant le mystère du mal qui gangrène l’Église même en son cœur. Toutefois, le cas de Judas doit peut-être nous rappeler que nous sommes nous-aussi loin d’être sans péché.
Il faut remarquer encore que, dans le texte que nous avons lu, Jésus ne refuse pas le pain à Judas, puisqu’il dit qu’il plonge sa main dans le plat. Il n’y a pas d’indication comme quoi Judas quitte la pièce avant le repas eucharistique. Au fond, la table de Jésus réunit avant tout des pécheurs, non des personnes parfaites. La nourriture que Jésus donne est le pain du salut pour ceux et celles qui en sont nécessiteux, à commencer par nous-mêmes.
Voici une réflexion spirituelle sur le sens de la représentation de Judas dans la chapelle de Magdala: