Le mythe de Gilgamesh est une ancienne épopée sumérienne, considérée comme l’une des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité, datant d’environ 2100 av. J.-C. Il raconte l’histoire du roi Gilgamesh, ses aventures, sa quête de l’immortalité et ses rencontres avec des divinités. Son rapport avec la Bible est souvent évoqué en raison de certaines similitudes, notamment dans l’histoire du déluge. L’épopée de Gilgamesh comporte un récit de grande inondation, similaire à celui de Noé dans la Genèse, ce qui suggère que ces mythes ont peut-être partagé des origines communes ou que certains traditions culturelles s’influencent mutuellement.

Louvre Museum, Public domain, via Wikimedia Commons
Qu’est-ce qu’un mythe?
Le mythe babylonien de Gilgamesh est toujours d’actualité! Qu’est-ce qu’un mythe? Il s’agit d’un récit qui a pour objet de dire l’origine de ce qui existe, d’explorer la complexité du monde au milieu duquel vivent les hommes. Le mythe a une fonction explicative. Un exemple: les récits des premiers chapitres du livre de la Genèse sont des récits mythiques qui cherchent à rendre compte de l’émergence de la planète et de l’humanité, de sa dualité homme-femme, de leur condition de vie et même du problème du mal.
De quoi parle le mythe de Gilgamesh?
Le mythe de Gilgamesh est une des œuvres plus anciennes de l’humanité. Elle date du 18-17è siècle av. JC, mais les tablettes qui nous sont parvenues sont datées du 8è s. av. JC. Le récit évoque une population qui s’élève contre leur roi, Gilgamesh. Gilgamesh est extrêmement fort, au point qu’il asservit sa population. Il est intraitable, tant et si bien que les dieux décident d’envoyer sur terre une créature appelée Enkidu. Ce dernier est aussi puissant que Gilgamesh, de sorte qu’il est en mesure de le contrer. D’abord, Gilgamesh et Enkidu s’affrontent et se combattent, avant de devenir de véritables amis en apprenant leur complémentarité. Ils deviennent des amis inséparables, liés par un amour d’amitié parfait. Mais un jour, Enkidu meurt. Drame de l’amour humain qui se voit empêché à cause de la mort. Alors Gilgamesh part à la recherche de l’éternité. Il rencontre un personnage qui lui raconte le déluge et lui parle d’une plante qui donne la vie éternelle. Gilgamesh la trouve enfin, lorsqu’il se la fait dérober par un serpent. La morale de l’histoire est que Gilgamesh comprend qu’il n’est pas dans la nature de l’homme d’être immortel, et qu’une telle quête est vaine. Il faut donc plutôt profiter des plaisirs de la vie présente.
On a vite fait de comprendre que ce récit traite d’une énigme, celle de l’amour et de la mort, drame de la condition humaine. Voilà pourquoi ce mythe n’est pas dépassé! Le sera-t-il un jour?
Quel rapport avec la Bible?
Ce récit grandiose a de nombreux points de touche avec les récits bibliques. Il faut savoir que certains écrivains bibliques, notamment ceux qui ont œuvré en Babylonie à partir du 6ème siècle av. JC, avaient accès à la littérature mésopotamienne. Certains récits bibliques ont donc été composés en réaction à ces mythes considérés comme païens. Ainsi, certains récits bibliques s’inspirent du mythe de Gilgamesh, tout en lui insufflant les convictions propres à Israël.
Par exemple, le récit du déluge en Gn 6-9 avec Noé est une variation sur le thème des inondations si fréquentes dans les régions de l’Euphrate.
Vous aurez remarqué que Gilgamesh est à la recherche de l’arbre de vie, cet arbre mystérieux également planté au coeur du jardin d’Eden, selon Gn 2. Comme pour Adam et Eve chassés du jardin et pour qui l’arbre de vie reste inaccessible, ainsi Gilgamesh se voit-il obligé d’accepter sa condition de mortel.
Il y a encore la présence du serpent dans les deux récits. D’un côté, le serpent vole l’arbre de l’immortalité à Gilgamesh. De l’autre, le serpent pousse la femme, puis l’homme, à manger du fruit interdit, ce qui les éloigne à jamais de l’arbre de vie. Ce petit animal est considéré dans les deux cas comme l’auteur ou l’origine de tous les malheurs, le pire d’entre tous étant la mort.
Le langage du mythe n’a pas perdu de sa pertinence pour évoquer les grandes énigmes de la vie humaine, qui sont d’ailleurs encore les nôtres!