Un mystérieux épisode dit quelque chose de la force de parole de Jésus, quelque chose de son autorité – le terme est d’ailleurs répété au début et à la fin du texte que nous allons commenter –. Non seulement les gens sont surpris et frappés par son autorité, mais aussi les démons qui ne peuvent lui résister. En fait, Jésus commande sur toutes les formes de mal : « Tais-toi et sors de lui ! » Aucune force obscure ne lui résiste. Cela dit quelque chose à la fois de son identité et de son projet.
31 Il descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il les enseignait le jour du sabbat. 32 Et ils étaient frappés de son enseignement, car il parlait avec autorité. 33 Dans la synagogue il y avait un homme ayant un esprit de démon impur, et il cria d’une voix forte : 34 “Ah ! que nous veux-tu, Jésus le Nazarénien ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu.” 35 Et Jésus le menaça en disant : “Tais-toi, et sors de lui.” Et le précipitant au milieu, le démon sortit de lui sans lui faire aucun mal. 36 La frayeur les saisit tous, et ils se disaient les uns aux autres : “Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs et ils sortent !” 37 Et un bruit se propageait à son sujet en tout lieu de la région.” (Lc 4, 31‑37)
La scène se passe à Capharnaüm, la ville de pêcheurs où résidait la famille de Pierre et André. On sait que Jésus fixa son quartier général dans cette ville. On aperçoit sur cette photographie ce qu’il reste de certaines habitations de la ville. Sous le toit octogonal noir se trouve la maison de Pierre, vénérée par les premiers pèlerins chrétiens et transformée en église.
Photos: BiblePlaces
Mais revenons à l’évangile. Les foules sont impressionnées par l’enseignement de Jésus. Elles le considèrent comme un maître qui enseigne en Israël, un rabbi. Mais il semblerait que le démon perçoive plus profondément encore qui est Jésus. Il l’appelle d’abord par son nom : « Jésus le Nazarénien ». Mais il précise immédiatement : « Je sais qui tu es : le Saint de Dieu ». Le démon fait en quelque sorte une profession de foi en disant quelque chose de très sérieux. En qualifiant Jésus de « saint de Dieu », il proclame son élection, sa vocation unique devant Dieu : Jésus est celui qui est mis à part, consacré par et pour Dieu ; il est le messie, l’envoyé de Dieu. Cela est tellement vrai que le démon qui a cette connaissance de Jésus ne peut résister à sa parole : lorsque Jésus lui ordonne de sortir, le démon est forcé d’obéir. D’où lui vient cette autorité ? Le démon l’a clairement rappelé : Jésus possède en lui une autorité toute divine.
Devons-nous être surpris du fait qu’un démon en sache plus que les hommes sur le compte de Jésus ? Non, même l’apôtre Jacques rappelle que les démons aussi ont la foi :
Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien. Les démons le croient aussi, et ils tremblent. (Jc 2, 19)
La différence entre la foi des démons et la foi des disciples, c’est que la foi des uns les fait trembler et la foi des autres les libère et les sauve. L’œuvre des démons emprisonne. Le mal et le péché conduisent à une forme d’esclavage. L’homme possédé de l’évangile d’aujourd’hui était victime d’une emprise. Mais Jésus vient précisément briser les liens de ce joug obscur. Tel est son projet. Jésus est un libérateur. Avant même qu’il n’interpelle le démon de Capharnaüm, celui-ci l’avait apostrophé en criant d’une voix forte : « “Ah ! que nous veux-tu, Jésus le Nazarénien ? Es-tu venu pour nous perdre ? » Le démon, qui parle au nom de tous les démons en employant le « nous » répond lui-même à sa question. Oui, Jésus, vient littéralement pour «détruire» les démons, c’est-à-dire pour détruire toute forme de mal. Nous pouvons nous arrêter un instant et nous demander si notre foi en Jésus nous permet d’expérimenter véritablement une forme de liberté intérieure.
L’épisode s’achève sur l’étonnement des foules à propos de la parole de Jésus : « quelle est celle parole ? » Jésus est donc l’homme de la parole, de la parole qui vient de Dieu. Selon saint Jean, il est le Verbe de Dieu, la parole ou la pensée intime de Dieu. Voilà pourquoi sa parole est si puissante et efficace. Ce qu’il dit, cela se réalise. Il est revêtu de l’autorité divine. Et paradoxalement, c’est grâce à un démon que nous avons appris cela !
Emanuelle Pastore
Un mystérieux épisode dit quelque chose de la force de parole de Jésus, quelque chose de son autorité – le terme est d’ailleurs répété au début et à la fin du texte que nous allons commenter –. Non seulement les gens sont surpris et frappés par son autorité, mais aussi les démons qui ne peuvent lui résister. En fait, Jésus commande sur toutes les formes de mal : « Tais-toi et sors de lui ! » Aucune force obscure ne lui résiste. Cela dit quelque chose à la fois de son identité et de son projet.
31 Il descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il les enseignait le jour du sabbat. 32 Et ils étaient frappés de son enseignement, car il parlait avec autorité. 33 Dans la synagogue il y avait un homme ayant un esprit de démon impur, et il cria d’une voix forte : 34 “Ah ! que nous veux-tu, Jésus le Nazarénien ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu.” 35 Et Jésus le menaça en disant : “Tais-toi, et sors de lui.” Et le précipitant au milieu, le démon sortit de lui sans lui faire aucun mal. 36 La frayeur les saisit tous, et ils se disaient les uns aux autres : “Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs et ils sortent !” 37 Et un bruit se propageait à son sujet en tout lieu de la région.” (Lc 4, 31‑37)
La scène se passe à Capharnaüm, la ville de pêcheurs où résidait la famille de Pierre et André. On sait que Jésus fixa son quartier général dans cette ville. On aperçoit sur cette photographie ce qu’il reste de certaines habitations de la ville. Sous le toit octogonal noir se trouve la maison de Pierre, vénérée par les premiers pèlerins chrétiens et transformée en église.
Photos: BiblePlaces
Mais revenons à l’évangile. Les foules sont impressionnées par l’enseignement de Jésus. Elles le considèrent comme un maître qui enseigne en Israël, un rabbi. Mais il semblerait que le démon perçoive plus profondément encore qui est Jésus. Il l’appelle d’abord par son nom : « Jésus le Nazarénien ». Mais il précise immédiatement : « Je sais qui tu es : le Saint de Dieu ». Le démon fait en quelque sorte une profession de foi en disant quelque chose de très sérieux. En qualifiant Jésus de « saint de Dieu », il proclame son élection, sa vocation unique devant Dieu : Jésus est celui qui est mis à part, consacré par et pour Dieu ; il est le messie, l’envoyé de Dieu. Cela est tellement vrai que le démon qui a cette connaissance de Jésus ne peut résister à sa parole : lorsque Jésus lui ordonne de sortir, le démon est forcé d’obéir. D’où lui vient cette autorité ? Le démon l’a clairement rappelé : Jésus possède en lui une autorité toute divine.
Devons-nous être surpris du fait qu’un démon en sache plus que les hommes sur le compte de Jésus ? Non, même l’apôtre Jacques rappelle que les démons aussi ont la foi :
Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu ? Tu fais bien. Les démons le croient aussi, et ils tremblent. (Jc 2, 19)
La différence entre la foi des démons et la foi des disciples, c’est que la foi des uns les fait trembler et la foi des autres les libère et les sauve. L’œuvre des démons emprisonne. Le mal et le péché conduisent à une forme d’esclavage. L’homme possédé de l’évangile d’aujourd’hui était victime d’une emprise. Mais Jésus vient précisément briser les liens de ce joug obscur. Tel est son projet. Jésus est un libérateur. Avant même qu’il n’interpelle le démon de Capharnaüm, celui-ci l’avait apostrophé en criant d’une voix forte : « “Ah ! que nous veux-tu, Jésus le Nazarénien ? Es-tu venu pour nous perdre ? » Le démon, qui parle au nom de tous les démons en employant le « nous » répond lui-même à sa question. Oui, Jésus, vient littéralement pour «détruire» les démons, c’est-à-dire pour détruire toute forme de mal. Nous pouvons nous arrêter un instant et nous demander si notre foi en Jésus nous permet d’expérimenter véritablement une forme de liberté intérieure.
L’épisode s’achève sur l’étonnement des foules à propos de la parole de Jésus : « quelle est celle parole ? » Jésus est donc l’homme de la parole, de la parole qui vient de Dieu. Selon saint Jean, il est le Verbe de Dieu, la parole ou la pensée intime de Dieu. Voilà pourquoi sa parole est si puissante et efficace. Ce qu’il dit, cela se réalise. Il est revêtu de l’autorité divine. Et paradoxalement, c’est grâce à un démon que nous avons appris cela !
Emanuelle Pastore