Sur les pas de saint paul
Malte est l’avant-dernière étape de Paul avant d’arriver à Rome. Alors qu’il y est emmené comme prisonnier, le bateau est pris dans une grosse tempête et fait naufrage. L’épisode est raconté dans le livre des Actes des Apôtres, aux chapitres 27 et 28:
« Depuis bien des jours, ni le soleil ni les étoiles ne se montraient et une tempête d’une violence peu commune continuait à sévir : désormais, tout espoir d’être sauvés nous était enlevé. Nous devons échouer sur une île. Or, la quatorzième nuit que nous dérivions sur la mer Adria, vers minuit, les matelots ont pressenti l’approche d’une terre. Ils ont lancé la sonde et trouvé vingt brasses ; un peu plus loin, ils l’ont lancée de nouveau et trouvé quinze brasses. Craignant que nous n’allions échouer sur des rochers, ils ont jeté quatre ancres à l’arrière, et ils appelaient de leurs vœux la venue du jour. Quand il fit jour, on ne reconnaissait pas la terre, mais on apercevait une baie avec une plage, vers laquelle on voulait, si possible, faire avancer le bateau. Les matelots ont alors décroché les ancres pour les abandonner à la mer, ils ont détaché les câbles des gouvernails et hissé une voile au vent pour gagner la plage. Mais ayant touché un banc de sable, ils ont fait échouer le navire. La proue, qui s’était enfoncée, restait immobile, tandis que la poupe se disloquait sous la violence des vagues. Une fois sauvés, nous avons découvert que l’île s’appelait Malte. »
Difficile de faire la part de l’histoire et de la légende dans ce récit de voyage maritime. Mais les indications d’itinéraire et les détails du calendrier (c’est l’automne, juste après les fêtes juives de Kippour) sont très vraisemblables. Transporté avec d’autres prisonniers, Paul a d’abord embarqué à Césarée qui a caboté jusqu’à Sidon (au Liban). Puis il a traversé la haute mer jusqu’à Myre (en Turquie). De là, pris en charge par un bateau d’Alexandrie, Paul et son escorte de soldats romains font une première escale en Crète et tentent de gagner le port de Phénix (Phineca aujourd’hui) mieux adapté à l’hivernage. C’est là qu’un ouragan les détourne et les emporte durant « quatorze nuits » pendant lesquelles, malgré les efforts de l’équipage, ils dérivent. Finalement, ils échouent, tous sains et saufs, sur une vaste île: Malte, dont les habitants secourent les naufragés.
Paul qui a dirigé les opérations maritimes pendant la tempête, exhortant l’équipage à garder espoir, survit miraculeusement à la morsure d’une vipère, ce qui provoque la vénération de tous. Puis il guérit le père de Publius, le plus éminent des notables maltais. Ce titre est attesté par des inscriptions retrouvées, datant de la même époque. Publius reçoit alors les rescapés chez lui. L’équipage hiverne à Malte et l’apôtre soigne tous les malades qui se présente à lui et les convertit.