De la source de Gihôn à la piscine de Siloé par le tunnel d’Ézéchias
Après la ville de Lakish, Sennachérib tenta de prendre Jérusalem. Mais le Roi de Juda, Ézéchias (728-687) obtient de Sennachérib la levée du siège de Jérusalem en 701 contre une forte rançon (relire 2 R 18-19 et Is 36-37).
Ezéchias avait anticipé la possible invasion des Assyriens et fait une grande préparation dans un nombre impressionnant de constructions :
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En particulier un tunnel de 533 mètres de long, qui fut creusé afin de fournir à Jérusalem l’accès aux eaux de la source Gihon, qui était en dehors de la ville. Le travail est décrit dans l’inscription Siloam (ou Shiloach ou Silwan) qui est un passage de texte initialement inscrit dans le tunnel Ézéchias et qui a été datée de son règne
En jaune : le canal jébuséen qui alimentait la ville depuis la source de Gihôn (A).
En bleu : Le nouveau canal d’Ezéchias qui va de la source de Gihôn (A) à la piscine de Siloé (B).
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A la même époque fut construit un mur autour du bassin de Siloé dans lequel les eaux de la source arrivaient (Is 22,11). Un impressionnant vestige de cette structure est le vaste mur dans le quartier Juif de la vieille ville de Jérusalem.
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D’autres fortifications furent érigées, notamment à l’Ophel, une colline située au Nord du mont Sion, à environ 700 mètres d’altitude qui constitue un long et étroit promontoire arrondi, sorte de presqu’île sur la pente méridionale du mont du Temple à Jérusalem.
A : Entrée actuelle du parc archéologique « Cité de David »
B : Rue pavée et système d’évacuation en-dessous.
C : Piscine de Siloé
L’inscription retrouvée dans le tunnel
Les six lignes de l’inscription de Siloé sont en caractères hébraïques anciens ont été gravées sur la paroi orientale du tunnel souterrain, à six mètres de la piscine de Siloé. Pour recevoir ce texte, la paroi a été polie sur une surface d’environ 66 cm (largeur) par 50 cm (hauteur) mais le texte ne couvre que le registre inférieur.
Traduction :
1.Voici le tunnel, et telle fut l’histoire de sa percée : Tandis que les mineurs m[ani]aient
2.le pic, l’un vers l’autres, et tandis qu’il n’y avait plus que trois coudées à creuser, on enten[dit alors] la voix de chacun ap-
3.pelant son compagnon, car il y avait de la résonnance dans le rocher provenant du sud et du [n]ord. Aussi le jour de la
4.percée, les mineurs frappèrent l’un à la rencontre de l’autre, pic contre pic. Alors coulèrent
5.les eaux depuis la source vers le réservoir sur mille deux cents coudées, et de cent
6.coudées était la hauteur du rocher au-dessus de la tête des mineurs.