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Sainte Marie, Temple du Seigneur

Le mystère du Temple s’est accompli dans le Christ Jésus (cf. Jn 2, 19-22), « en qui, dans son propre corps, habite la plénitude de la divinité » (Col 2,9).


Mais l’Eglise est aussi « un temple saint » :

« Vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur » (Eph 2, 19-21).

Mais c’est aussi chaque fidèle qui est « temple de Dieu » :

« Le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous ». (1 Co 3, 16-17)

La Vierge Marie est elle-même « temple saint » pour une raison tout à fait unique : elle a porté dans son sein le Fils de Dieu. Elle « a gardé dans son cœur» la Parole de Dieu.


L’Apocalypse en 21, 3 nous fait une révélation inouïe : désormais « Dieu-avec-eux » sera leur Dieu. « Dieu-avec-eux » : « im-anouël », c’est-à-dire «Emmanuel» : ici est indiqué un degré d’inhabitation intime qui va enfin jusqu’à la racine de notre personne créée. Car l’expression ne dit pas seulement : «AVEC NOUS», mais « EN NOUS » ; le « EN » dit l’intimité, l’amour, la bénédiction, l’alliance dans le cœur même. Pour mesurer la force de l’expression employée, il faut ajouter que le « EN NOUS » (« BANOU » en hébreu) renvoie à « BANOUÏ », qui signifie « construit, achevé, édifié ». Ajoutons que les deux premières lettres de « Yahweh » y sont incluses. Telle est donc l’inhabitation divine en nous : Dieu construit, établit sa demeure en nous. Après l’Exil, la Présence de Dieu est enfin revenue demeurer parmi les siens, si chacun consent à prêter une « oreille profondément creusée » (Ps 39) : une ouïe qui sache à la fois ECOUTER et VOIR la Lumière qui veille au fond de chacun de nous.


L’Ecriture va nous permettre de préciser davantage ce qu’il en est de la Présence de Dieu en la Vierge Marie. Nous trouvons dans le 2ème Livre de Samuel un passage clé : il s’agit pour David d’accueillir l’Arche d’Alliance chez lui, ce qui lui fait s’écrier : « Comment l’Arche du Seigneur entrerait-elle chez moi ? » (2 S 6, 9-11). Parallèlement, en st Luc 1, 43, nous entendons Elisabeth s’exclamer : « Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? ». Du même coup, nous comprenons que désormais Marie est la nouvelle Arche d’Alliance, le Temple du Seigneur à qui il est donné d’abriter Dieu lui-même.

Kiriath Yearim, un des lieux où l'arche de l'alliance a résidé (selon 1 Samuel 6,20-21) avant d'être installée à Jérusalem. Le sanctuaire est dédié à Marie, arche de l'alliance nouvelle. Photos: BiblePlaces


La lecture de l’évangile de Luc 1, 26-38 nous donne à contempler celle qui « par sa foi obéissante est devenue d’une manière unique le temple de la gloire » (Préface d’une messe mariale). Le « bouleversement » de Marie est provoqué par la prise de conscience que Dieu seul peut transformer en possible divin nos impossibles humains. Sophonie avait annoncé cette prophétie mystérieuse : « Le Seigneur ton Dieu est au milieu de toi » (So 3, 17), l’ange Gabriel proclame cet impossible humain : « Le Seigneur est EN toi ! ».


Dans une synthèse remarquable, une préface d’une messe mariale nous donne à contempler le mystère de Marie, temple du Seigneur :


« Elle est la demeure précieuse

que ton Esprit a ornée de toutes les vertus ;

le palais du Roi, qui brille de la splendeur de la vérité ;

la cité sainte, que réjouissent les flots de la grâce ;

l’Arche de l’Alliance nouvelle, qui contient l’auteur de la nouvelle Loi,

Jésus-Christ, notre Seigneur. »


Marie-Christophe Maillard

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