Les anges, les archanges, les chérubins et les séraphins sont omniprésents dans la Bible. Mais qui sont-ils? Le mot « ange » est la traduction, par le truchement du grec (ággelos), d’un terme hébreu (mal’ak) qui désigne un envoyé, un messager. Mais envoyés par qui? Et envoyés pour quoi?

L'ange au sourire, cathédrale de Reims

Déjà dans les civilisations de l’Orient Ancien, ces envoyés étaient souvent représentés comme des êtres hybrides, mi-dieux, mi-hommes. Ils ont pour mission d’assurer la communication entre le monde divin et celui des hommes. La religion assyro-babylonienne en garde la mémoire (à voir au musée du Louvre!). Ces génies ailés étaient les gardiens protecteurs des villes, des palais et des temples. On retrouve la même idée dans la vision d’Ézéchiel :

Les chérubins se tenaient à droite du Temple lorsque l’homme entra, et la nuée emplissait le parvis intérieur. (Ez 10, 3)

Taureau androcéphale ailé. Epoque néo-assyrienne, règne de Sargon II (721-705) Façade m, porte k, Khorsabad, antique Dur-Sharrukin, Assyrie, Iraq. (Musée du Louvre)

Écoutez le podcast du Louvre sur les taureaux ailés de Khorsabad

Dans les traditions juive et chrétienne, ces envoyés de Dieu, ont pour mission de servir les hommes en œuvrant pour leur salut :

Est-ce que tous ne sont pas des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter du salut ? (He 1, 14)

Ils se réjouissent avec Dieu lorsqu’un pécheur se convertit :

C’est ainsi, je vous le dis, qu’il naît de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. (Lc 15, 10)

Jésus lui-même parle d’eux comme d’êtres réels qui voient constamment le visage de Dieu :

Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits : car, je vous le dis, leurs anges aux cieux voient constamment la face de mon Père qui est aux cieux. (Mt 18, 10)

Les propos de Jésus sur les anges se comprennent mieux à la lumière d’un beau texte du prophète Isaïe dans lequel on apprend que les anges contemplent et chantent sans cesse la gloire de Dieu :

L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône grandiose et surélevé. Sa traîne emplissait le sanctuaire. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant chacun six ailes, deux pour se couvrir la face, deux pour se couvrir les pieds, deux pour voler. Ils se criaient l’un à l’autre ces paroles : “Saint, saint, saint est le Seigneur Sabaot, sa gloire emplit toute la terre.” Les montants des portes vibrèrent au bruit de ces cris et le Temple était plein de fumée. (Is 6, 1‑4)

Les archanges sont, parmi les anges, les principaux dont nous connaissons le nom. Michel est le chef de l’armée angélique qui doit protéger l’Église contre Satan :

Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. (Ap 12, 7‑9)

Gabriel est l’ange porteur du message central de notre foi. C’est lui qui s’adresse à Marie et lui présente le grand dessein d’amour de Dieu pour l’humanité : l’Incarnation du Fils de Dieu :

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : “Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.” (Lc 1,26-28)

Raphaël, quant à lui, est le mystérieux compagnon de voyage de Tobie, dans le livre de l’Ancien Testament qui porte son nom. Raphaël est un guide efficace, fiable et fidèle :

Tobie sortit, en quête d’un bon guide capable de venir avec lui en Médie. Dehors, il trouva Raphaël, l’ange, debout face à lui, sans se douter que c’était un ange de Dieu. (Tb 5, 4)

Rembrandt, L'ange Raphaël quittant Tobie

Les anges et les archanges sont donc des aides encore et toujours précieuses dans notre vie. Mais, nous souvenons-nous encore de les invoquer ? Les sanctuaires qui leur sont dédiés devraient nous le rappeler. Parmi les plus connus, en France du moins : le Mont-Saint-Michel, en Normandie, ou le rocher Saint-Michel d’Aiguilhe, au Puy-en-Velay.

L’Évangile du jour de la fête des saints Archanges (29 septembre) est très intéressant:

En ce temps-là, lorsque Jésus vit Nathanaël venir à lui, il déclara à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. » (Jn 1,47-51)

Jésus permet à Nathanaël de saisir qui il est vraiment. Nathanaël s’écrie : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Nathanaël fait une véritable profession de foi ! Jésus répond en lui promettant de voir des choses plus grandes encore. Quelles choses ?

Tout d’abord, voir « le ciel ouvert », c’est-à-dire voir Dieu dans toute sa gloire et sa grandeur. Et qui donc nous a « ouvert » le ciel, sinon Jésus lui-même ? Désormais, en Jésus, nous avons à nouveau accès à Dieu, bref accès au ciel.

Quant aux anges qui montent et descendent au-dessus de Jésus, ils rappellent le songe du patriarche Jacob, raconté dans le livre de la Genèse, au chapitre 28:

Jacob atteignit le lieu où il allait passer la nuit car le soleil s’était couché. Il y prit une pierre pour la mettre sous sa tête, et dormit en ce lieu. Il eut un songe : voici qu’une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient. (Gn 28,11-12)

Chagall, Le songe de Jacob

Jacob avait vu un escalier reliant le ciel et la terre et des anges qui montaient et descendaient. Ce mouvement de montée et de descente retrace bien la vie du Christ : il est descendu du ciel sur la terre par son Incarnation et il remontera au ciel après sa Résurrection, lorsque tout sera accompli. Déjà, il semblerait bien que le livre de la Genèse préfigure en quelque sorte le mystère de la vie du Christ. Comme cet escalier, le Christ ressuscité est celui qui nous relie à Dieu. Il réunit terre et ciel. Il est le seul médiateur entre les hommes et Dieu. Il est le chemin pour aller au Père.

Si les anges montent et descendent au-dessus de Jésus, c’est bien parce qu’ils sont à son service. Le psaume 91 explique en quoi consiste la protection que les anges réservent à ceux qui se confient à Dieu :

Le malheur ne peut fondre sur toi, ni la plaie approcher de ta tente: il a pour toi donné ordre à ses anges de te garder en toutes tes voies. (Ps 91, 10 11)

On retrouve cette même idée dans plusieurs événements de la vie de Jésus, notamment lorsqu’il est tenté par le diable dans le désert et que les anges se mettent à le servir :

Alors Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. (Mt 4,10-11)

À Gethsémani, lorsque Jésus vit silencieusement son agonie, Dieu lui envoie un ange consolateur pour le soutenir dans cette épreuve :

Il sortit et se rendit, comme de coutume, au mont des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent. Parvenu en ce lieu, il leur dit : “Priez, pour ne pas entrer en tentation.” Puis il s’éloigna d’eux d’environ un jet de pierre et, fléchissant les genoux, il priait en disant : “Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse !” Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. (Lc 22,39-43)

Finalement, les anges sont aussi les serviteurs du salut que Dieu apporte aux hommes. C’est bien un ange qui permettra aux saintes femmes de comprendre – alors qu’elles sont si troublées devant le tombeau vide (cf. Lc 24, 4) – que Jésus n’est plus parmi les morts, mais qu’il est ressuscité. Les anges ont pour mission de nous aider à relire les événements de la vie de Jésus pour que nous en saisissions le sens :

Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, elles allèrent à la tombe, portant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau, mais, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Et il advint, comme elles en demeuraient perplexes, que deux hommes se tinrent devant elles, en habit éblouissant. Et tandis que, saisies d’effroi, elles tenaient leur visage incliné vers le sol, ils leur dirent : “Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici ; mais il est ressuscité. […] » (Lc 24,1-6)

Pour conclure, nous pouvons redire la prière à l’ange gardien :

« Mon bon ange, ô vous qui êtes le gardien de mon corps et de mon âme, mon frère, mon guide, mon cher compagnon, mon très sage conseiller et mon très fidèle ami, qu’il est consolant pour moi de penser que je suis confié aux soins d’un Prince du ciel ! Quel respect je vous dois, sachant que je suis toujours en votre présence ! Je vous honore et je reconnais l’amour que vous me portez, et j’ai confiance en votre appui, puisque vous êtes toujours à mes côtés ! Gardez-moi, éclairez-moi, fortifiez-moi, retenez-moi aussi dans les tentations, et priez avec moi et pour moi. Faites enfin que je me sauve par votre aide, ainsi je pourrai vous remercier éternellement dans le Paradis. Ainsi soit-il. »

Emmanuelle Pastore

Les anges, les archanges, les chérubins et les séraphins sont omniprésents dans la Bible. Mais qui sont-ils? Le mot « ange » est la traduction, par le truchement du grec (ággelos), d’un terme hébreu (mal’ak) qui désigne un envoyé, un messager. Mais envoyés par qui? Et envoyés pour quoi?

L'ange au sourire, cathédrale de Reims

Déjà dans les civilisations de l’Orient Ancien, ces envoyés étaient souvent représentés comme des êtres hybrides, mi-dieux, mi-hommes. Ils ont pour mission d’assurer la communication entre le monde divin et celui des hommes. La religion assyro-babylonienne en garde la mémoire (à voir au musée du Louvre!). Ces génies ailés étaient les gardiens protecteurs des villes, des palais et des temples. On retrouve la même idée dans la vision d’Ézéchiel :

Les chérubins se tenaient à droite du Temple lorsque l’homme entra, et la nuée emplissait le parvis intérieur. (Ez 10, 3)

Taureau androcéphale ailé. Epoque néo-assyrienne, règne de Sargon II (721-705) Façade m, porte k, Khorsabad, antique Dur-Sharrukin, Assyrie, Iraq. (Musée du Louvre)

Écoutez le podcast du Louvre sur les taureaux ailés de Khorsabad

Dans les traditions juive et chrétienne, ces envoyés de Dieu, ont pour mission de servir les hommes en œuvrant pour leur salut :

Est-ce que tous ne sont pas des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter du salut ? (He 1, 14)

Ils se réjouissent avec Dieu lorsqu’un pécheur se convertit :

C’est ainsi, je vous le dis, qu’il naît de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. (Lc 15, 10)

Jésus lui-même parle d’eux comme d’êtres réels qui voient constamment le visage de Dieu :

Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits : car, je vous le dis, leurs anges aux cieux voient constamment la face de mon Père qui est aux cieux. (Mt 18, 10)

Les propos de Jésus sur les anges se comprennent mieux à la lumière d’un beau texte du prophète Isaïe dans lequel on apprend que les anges contemplent et chantent sans cesse la gloire de Dieu :

L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône grandiose et surélevé. Sa traîne emplissait le sanctuaire. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant chacun six ailes, deux pour se couvrir la face, deux pour se couvrir les pieds, deux pour voler. Ils se criaient l’un à l’autre ces paroles : “Saint, saint, saint est le Seigneur Sabaot, sa gloire emplit toute la terre.” Les montants des portes vibrèrent au bruit de ces cris et le Temple était plein de fumée. (Is 6, 1‑4)

Les archanges sont, parmi les anges, les principaux dont nous connaissons le nom. Michel est le chef de l’armée angélique qui doit protéger l’Église contre Satan :

Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. (Ap 12, 7‑9)

Gabriel est l’ange porteur du message central de notre foi. C’est lui qui s’adresse à Marie et lui présente le grand dessein d’amour de Dieu pour l’humanité : l’Incarnation du Fils de Dieu :

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : “Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi.” (Lc 1,26-28)

Raphaël, quant à lui, est le mystérieux compagnon de voyage de Tobie, dans le livre de l’Ancien Testament qui porte son nom. Raphaël est un guide efficace, fiable et fidèle :

Tobie sortit, en quête d’un bon guide capable de venir avec lui en Médie. Dehors, il trouva Raphaël, l’ange, debout face à lui, sans se douter que c’était un ange de Dieu. (Tb 5, 4)

Rembrandt, L'ange Raphaël quittant Tobie

Les anges et les archanges sont donc des aides encore et toujours précieuses dans notre vie. Mais, nous souvenons-nous encore de les invoquer ? Les sanctuaires qui leur sont dédiés devraient nous le rappeler. Parmi les plus connus, en France du moins : le Mont-Saint-Michel, en Normandie, ou le rocher Saint-Michel d’Aiguilhe, au Puy-en-Velay.

L’Évangile du jour de la fête des saints Archanges (29 septembre) est très intéressant:

En ce temps-là, lorsque Jésus vit Nathanaël venir à lui, il déclara à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. » (Jn 1,47-51)

Jésus permet à Nathanaël de saisir qui il est vraiment. Nathanaël s’écrie : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Nathanaël fait une véritable profession de foi ! Jésus répond en lui promettant de voir des choses plus grandes encore. Quelles choses ?

Tout d’abord, voir « le ciel ouvert », c’est-à-dire voir Dieu dans toute sa gloire et sa grandeur. Et qui donc nous a « ouvert » le ciel, sinon Jésus lui-même ? Désormais, en Jésus, nous avons à nouveau accès à Dieu, bref accès au ciel.

Quant aux anges qui montent et descendent au-dessus de Jésus, ils rappellent le songe du patriarche Jacob, raconté dans le livre de la Genèse, au chapitre 28:

Jacob atteignit le lieu où il allait passer la nuit car le soleil s’était couché. Il y prit une pierre pour la mettre sous sa tête, et dormit en ce lieu. Il eut un songe : voici qu’une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient. (Gn 28,11-12)

Chagall, Le songe de Jacob

Jacob avait vu un escalier reliant le ciel et la terre et des anges qui montaient et descendaient. Ce mouvement de montée et de descente retrace bien la vie du Christ : il est descendu du ciel sur la terre par son Incarnation et il remontera au ciel après sa Résurrection, lorsque tout sera accompli. Déjà, il semblerait bien que le livre de la Genèse préfigure en quelque sorte le mystère de la vie du Christ. Comme cet escalier, le Christ ressuscité est celui qui nous relie à Dieu. Il réunit terre et ciel. Il est le seul médiateur entre les hommes et Dieu. Il est le chemin pour aller au Père.

Si les anges montent et descendent au-dessus de Jésus, c’est bien parce qu’ils sont à son service. Le psaume 91 explique en quoi consiste la protection que les anges réservent à ceux qui se confient à Dieu :

Le malheur ne peut fondre sur toi, ni la plaie approcher de ta tente: il a pour toi donné ordre à ses anges de te garder en toutes tes voies. (Ps 91, 10 11)

On retrouve cette même idée dans plusieurs événements de la vie de Jésus, notamment lorsqu’il est tenté par le diable dans le désert et que les anges se mettent à le servir :

Alors Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à Lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. (Mt 4,10-11)

À Gethsémani, lorsque Jésus vit silencieusement son agonie, Dieu lui envoie un ange consolateur pour le soutenir dans cette épreuve :

Il sortit et se rendit, comme de coutume, au mont des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent. Parvenu en ce lieu, il leur dit : “Priez, pour ne pas entrer en tentation.” Puis il s’éloigna d’eux d’environ un jet de pierre et, fléchissant les genoux, il priait en disant : “Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse !” Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. (Lc 22,39-43)

Finalement, les anges sont aussi les serviteurs du salut que Dieu apporte aux hommes. C’est bien un ange qui permettra aux saintes femmes de comprendre – alors qu’elles sont si troublées devant le tombeau vide (cf. Lc 24, 4) – que Jésus n’est plus parmi les morts, mais qu’il est ressuscité. Les anges ont pour mission de nous aider à relire les événements de la vie de Jésus pour que nous en saisissions le sens :

Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, elles allèrent à la tombe, portant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau, mais, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Et il advint, comme elles en demeuraient perplexes, que deux hommes se tinrent devant elles, en habit éblouissant. Et tandis que, saisies d’effroi, elles tenaient leur visage incliné vers le sol, ils leur dirent : “Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici ; mais il est ressuscité. […] » (Lc 24,1-6)

Pour conclure, nous pouvons redire la prière à l’ange gardien :

« Mon bon ange, ô vous qui êtes le gardien de mon corps et de mon âme, mon frère, mon guide, mon cher compagnon, mon très sage conseiller et mon très fidèle ami, qu’il est consolant pour moi de penser que je suis confié aux soins d’un Prince du ciel ! Quel respect je vous dois, sachant que je suis toujours en votre présence ! Je vous honore et je reconnais l’amour que vous me portez, et j’ai confiance en votre appui, puisque vous êtes toujours à mes côtés ! Gardez-moi, éclairez-moi, fortifiez-moi, retenez-moi aussi dans les tentations, et priez avec moi et pour moi. Faites enfin que je me sauve par votre aide, ainsi je pourrai vous remercier éternellement dans le Paradis. Ainsi soit-il. »

Emmanuelle Pastore